•    J'ai lu ce livre et je suis époustouflée par l'énergie colossale de cette femme,

    par sa faculté d'adaptation...par la force de son amour..;

      Leur vie à tous les deux est un miracle permanent.

      Elle a vécu mille vies.

    Elle a été chercheuse d'or dans les déserts du Nevada,

    elle a défriché des jungles dans les mers du Sud ,

    elle fut l'une des premières femmes peintres  du Paris des impressionistes;

    Un jour du printemps 1876, dans une auberge des bords du Loing, elle fait la connaissance d'un jeune intellectuel écossais.

    Il a 11 ans de moins qu'elle.

    Il souffre des poumons et l'on craint pour sa vie.

    Entre ces deux êtres que tout sépare :

    elle est américaine, mariée, mère de trois enfants,

    Il est le fils unique d'austères bourgeois,

    l'amour explose plus fort que tous les interdits, plus fort que la maladie et la mort.

    Et  cet amour va faire de lui l'un des écrivains les plus célèbres de son temps:

    l'auteur de "L'île au trésor" et "Le cas étrange du Docteur jekill et Mister Hyde" .


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  •  " Dans le XXI siècle qui s'annonce, tout le monde refuse d'être réel, chacun passe son temps

    à se présenter sous son meilleur jour, les femmes ne publient sur les réseaux que les photos qui gomment ou atténuent leurs défauts. La totalité des C V sont retouchés sous un jour avantageux...Les sites de rencontre sont les endroits du monde où l'on se fictionnalise le plus. Les citoyens mentent autant sur eux-mêmes que les politiques qui, sous ce  rapport, leur ressemblent bien.

    J'aimerais tant que l'époque qui vient se pique de transparence volontaire, que les masques derrière les masques tombent! C'est si furieusement excitant d'être soi à temps plein et en roue libre."                      Alexandre Jardin  

    Je viens de relire "Le roman vrai d' Alexandre" et il m'a beaucoup touchée, je ressens  comme lui, très fort ce besoin d'authenticité même si je ne partage pas tous ses points de vue

     

     

     

     


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  • Après avoir fait dans Profession du père (2015), le récit romancé de son enfance avec un père mythomane et violent,

    l'écrivain et journaliste Sorj Chalandon publie Enfant de salaud, un roman encore plus ouvertement autobiographique

    dans lequel il raconte comment il a découvert la vérité sur son père. En jouant la fiction sur la temporalité,

    il entremêle habilement son histoire personnelle avec un événement historique majeur : le procès de Klaus Barbie, en 1987.

     Un héros, c’est l’image qu'un fils a de son père, qui l’abreuve depuis l’enfance des récits épiques de ses exploits

    de résistant, entre autres. "Il faut que tu saches", lâche son grand-père, un jour de colère, lui annonçant de but en blanc que

    son père avait été "du mauvais côté" pendant la guerre; ajoutant qu'il l'a aperçu vêtu de l'uniforme allemand

    place Bellecour à Lyon. D’enfant de héros, le fils passe à "enfant de salaud".

    Quelques phrases, quelques mots lâchés sans plus d'explication, ouvrent une brèche dans le récit paternel.

    Le doute s'imisce dans la tête de l'enfant. Il a dix ans, et n'a désormais plus le droit de voir son grand-père.

    Le père, lui, continuera à "fabriquer d'autres vies pour illuminer la sienne".

    Plus tard, en 1987, le fils devenu adulte et journaliste couvre pour son journal le procès du criminel de guerre nazi

    Klaus Barbie, chef de la Gestapo pendant la guerre à Lyon. "Tu crois que je pourrais assister au procès ?",

     lui demande son père. Pendant les témoignages des victimes, le père baille, ou sourit. C'est le moment

    que choisit le fils pour ouvrir le dossier judiciaire de son père exhumé à sa demande des archives départementales

    du Nord. Le fils y découvre stupéfait que son père a été condamné pour activité anti-française à cinq ans d'indignité

    nationale après la Libération. Un collabo aux mille vies, changeant d'uniforme cinq fois en quatre ans :

    engagé à 17 ans dans l'armée française, puis dans l'armée d'armistice de Pétain, puis dans la Légion tricolore,

    une milice d'extrême-droite, puis dans l'armée allemande, carrément, et enfin la dans la Résistance, à la toute fin,

    pour se racheter une conduite.

     

     

    "Le salaud, c'est le père qui m'a trahi"

     

    Ce dernier roman de Sorj Chalandon résonne comme le dénouement de toute une vie, celle de "l'enfant devenu

    journaliste pour comprendre, pour chercher la vérité. Pour qu'on arrête de me mentir", a confié Sorj Chalandon à franceinfo.

     

    Le fils découvre dans ce dossier judiciaire une vie de roman, et la détresse d'"un gamin égaré, qui rêvait d'uniformes

    de carnaval et de fusils trop lourds", un gamin sans éducation, un génie du mensonge.

    Ce père-là, le fils aurait pu le pardonner s'il avait dit la vérité. "Oui, je suis un enfant de salaud",

    mais le salaud n'est pas celui "des guerres en désordre", le salaud, c'est celui qui a trahi,

    celui "qui a jeté son fils dans la vie comme dans la boue".  Toute sa vie, le fils a attendu la vérité,

    celle qui lui aurait permis de se construire et de rencontrer son père.

     

    "Tu m'aurais avoué tout ça, le soir, en confident secret. Peut-être n'aurais-je pas compris, mais tu m'aurais parlé, enfin. Enfin tu te serais débarrassé de ces oripeaux militaires et tu aurais endossé un bel habit d'homme. Un costume de père."  

    Sorj Chalandon

    "Enfant de salaud", page 261

     

    Rendez-vous manqués

     

    Pendant que le fils tente de faire dire à son père la vérité, Barbie, lui, a décidé de déserter le box des accusés.

    Deux dénis, deux histoires, la grande, et l'intime,  s'entrechoquent, sur la scène de ce procès historique.

    En faisant coïncider sa guerre, celle qu'il a dû mener contre un père mythomane, "le premier de ses traîtres

    le procès d'un grand criminel de guerre, qu'il a suivi à l'époque pour le journal Libération  Sorj Chalandon questionne

    à la fois sa propre histoire et celle de la France de Vichy, et l'insondable mal qui a conduit pendant la guerre des individus

     comme Barbie à torturer avec sadisme les résistants, ou à conduire sans ciller les enfants d'Izieu, et tant d'autres,

    vers les camps de la mort.

     

     Enfant de salaud est un chant de désespoir adressé à un père qui n'a pas su aimer son fils, l'histoire aussi d'un double

    rendez-vous manqué, celui d'un fils avec son père

     

    Et moi, je me demande :comment peut-on toute sa vie nier la réalité?

     

     



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  •  Dans ce livre, plein d'humour et de poésie, Mathias Malzieu retrace l'enfance  de son père...On est en juin 1944, et il vient de perdre sa mère , morte en couches...On l'envoie, caché dans une charrette à foin, par-delà la ligne de démarcation, chez sa grand-mère, en Lorraine. Ce sont les derniers mois de guerre, vus par les yeux d'un enfant (son père)

    J'ai bien aimé ce livre plein d'émotions

     

     

    Voici quelques extraits:

     

    " Le seul jouet sur lequel tu peux compter, c'est ton cerveau ! Fouille sous la colère ce qu'il reste de joie et rééduque ton rire.

     

    "Le visage de Rosalie me fait l'effet d'un assemblage de pommes. Tout est rond en elle. Joues, front, pommettes qui portent mieux que leur nom. l'Emile la regarde comme s'il voulait croquer toutes ces pommes, en faire une tarte et la manger pour toujours. Sa joie, comme son rire, est contagieuse.

     

    " L'amour, ça s'entretient comme un potager. Et la poésie, c'est le meilleur des engrais

     

    " Par moments, on imite tellement bien la joie qu'on est peut-être véritablement joyeux...

     

    " La longueur du pourlinstant depuis que je suis ici me donne l'impression que rien ne finira jamais

     

    " Le vent transporte encore un peu d'hiver en lui mais dès que le soleil se faufile entre les arbres, tout devient caresse.

     

     


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  • Avec Rêver debout,   Lydie Salvayre propose dans cette rentrée littéraire un livre inattendu. Dans ce court roman en forme de manifeste, la lauréate du prix Goncourt 2014 interpelle le créateur de Don Quichotte dans une suite de missives aussi engagées que drôlatiques, qui évoquent l'Espagne de Cervantès, mais renvoient également de manière cinglante à notre époque contemporaine.

    Ce nouveau roman de l'autrice de Pas pleurer est une invitation à "rêver debout", à défendre ses convictions coûte que coûte, tel le "vaillant chevalier à la triste Figure", quitte à se prendre les pieds dans le tapis, se relever, et repartir à l'assaut des noirceurs du monde pour tenter de les vaincre, encore et encore, envers et contre tout.

     Lydie Salvayre défend Don Quichotte, en tous points. "En un mot, je suis fan", dit-elle à Cervantès. Pourquoi l'aime-t-elle autant ? D'abord pour son "goût immodéré pour la liberté et la justice". Don Quichotte ne se satisfait pas "de cette plate, cette pauvre, cette piteuse réalité".

    Loin d'être un doux rêveur cherchant à "imposer une illusion spécieuse en lieu et place de la réalité", Don Quichotte au contraire "perçoit parfaitement la réalité", nous dit-elle, "mais il la perçoit depuis ce que Victor Hugo appelle le promontoire des songes".

    Ainsi, à travers ses yeux, c'est une réalité "élargie" qui s'ouvre à nous, une réalité "qui se transmue, qui se déploie, s'exorbite et prend parfois des aspects fantastiques". Toujours prêt à en découdre, Don Quichotte n'est pas un calculateur, il veut "la fin sans disposer des moyens", d'où ses nombreux déboires.

    "S'il échoue donc vingt fois d'affilée, c'est parce que son ambition de départ est titanesque, et son combat colossal : rien de moins que braver l'univers entier, comme il sera écrit sur sa tombe ; rien de moins que combattre l'asservissement des plus faibles, l'injustice des puissants et l'immunité des salauds."

    Lydie Salvayre

    "Rêver debout'", page 37

    Amoureux inconditionnel de sa Dulcinée (même si cette jeune fille d'extraction paysanne, sans pedigree, "cocotte", il "l'aime dans son entièreté"), ami fidèle de son compagnon de route, Sancho Panza, qu'il traite comme son égal, Don Quichotte est un vrai rebelle, un personnage subversif, doté d'une bonté et d'un courage sans limites.

    Un livre plein de vitalité, qui interroge sur ce qu'il convient de tenter pour rester vivant, à savoir, "rêver debout". J'ai vraiment aimé.

    J


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